Faire réaliser un diagnostic sécurité sur son site démontre un esprit d’ouverture et d’humilité. C’est un signal fort que la direction envoie à ses équipes pour leur signifier son intention d’analyser les moyens de progresser à partir de leurs avis, de leur vision.
Il est impressionnant de voir combien les échanges, les visites, les entretiens ont un effet positif et impactant sur les salariés, sur les managers et les équipes de prévention.
L’effet positif se ressent dès la phase d’analyse car chacun, de l’opérateur au dirigeant, se pose des questions. Même si tout le monde n’est pas consulté de la même manière, tout le monde peut, d’une manière ou d’une autre, contribuer au diagnostic et apporter sa vision des choses.
L’impact le plus marquant se situe le plus souvent au moment de la restitution et du plan d’actions. Toutefois, ne proposer qu’une simple analyse serait trop restrictif. Au-delà de l’analyse, le diagnostic doit permettre de développer l’ouverture d’esprit et l’envie d’aller de l’avant. Il représente le point de départ d’une nouvelle phase dans le développement de la culture prévention.
Pour évaluer la place de la sécurité
Pour réussir à relever ces défis, les diagnostics ont souvent des approches différentes. Voici l’approche développée par Graphito Prévention et son partenaire Worksafe France.
Les demandes de diagnostic émanent souvent des dirigeants. Les directeurs se rendent comptent qu’ils ont du mal à progresser ou aimeraient comprendre où ils en sont. Cependant, les préventeurs sont parfois perplexes face à cette démarche car il leur est difficile de se projeter sur les actions de consultants extérieurs mettant le nez dans la prévention de leur site.
Le premier point à rappeler est ce à quoi sert un diagnostic. Un diagnostic de culture sécurité permet d’évaluer la place réelle que tient la sécurité pour les différentes populations de l’entité.
Ensuite, il s’agit de déterminer la place de cette valeur chez les uns et les autres. Le diagnostic de culture sécurité s’appuie sur différents piliers pour affiner les forces à ancrer et les points de progression à développer. Il va apporter une vision claire et neutre sur l’état d’esprit des salariés de chaque strate de l’entreprise, qu’ils soient collaborateurs terrain ou tertiaires, managers, de la direction ou du service support.
1 – Réalisation d’un diagnostic : plusieurs phases
une phase d’analyse préalable ;
la mise en place de l’organisation ;
un recueil documentaire pour analyser ces éléments en back-office ;
la mise en place d’une auto-évaluation anonyme à laquelle peuvent répondre tous les salariés.
2- S’ensuivent des interventions sur le terrain avec :
la visite du site ;
des immersions dans les postes de travail avec les salariés et des échanges avec les salariés ;
une phase d’entretiens avec tous les profils de l’entreprise : les collaborateurs, les managers, la direction, les services support et, bien entendu, les préventeurs et le service RH.
Tous ces entretiens (individuels ou collectifs) sont menés en veillant à ne pas perturber l’organisation de l’entreprise. Lors de ces entretiens, les salariés s’expriment librement sur leur activité mais ils sont guidés pour permettre aux consultants de bien comprendre le contexte, les actions, l’état d’esprit de chacun dans l’entreprise.
Suite à ces entretiens, les consultants récoltent des mots, des phrases, les idées fortes, les sentiments de fond, les ressentis qui guident les actions quotidiennes. Le croisement de ces informations permet de savoir si le sentiment est individuel ou partagé. Un rapport complet est alors rédigé. Il est fidèle à la sensibilité des salariés et étayé par de nombreux verbatims significatifs.
Les Codir et les managers sont, à leur tour, interrogés – ce qui est un excellent moyen de les impliquer.
Préconiser
A partir de ce qui a été analysé, un travail de préconisation est élaboré. Lors des restitutions, il est très intéressant de faire réfléchir les équipes de prévention et de management sur les éléments récoltés pour concevoir une stratégie au regard de la situation présentée. C’est pourquoi, chaque fois que c’est possible, les équipes travaillent dans le cadre d’un workshop interne. Les managers entendent une restitution fidèle des éléments récoltés et réfléchissent à un nouveau plan d’actions. Leur prise de conscience est très forte. Ils sont fiers de pouvoir s’appuyer sur les points qu’ils ont réussis et acceptent volontiers les points de progression à mettre en œuvre.
Bien entendu, le cabinet-conseil apporte, lui aussi, sa vision du plan d’actions avec, notamment, une hiérarchisation des priorités sur les trois années à venir. Ce point de vue extérieur renforce le discours des managers. Ainsi, la stratégie proposée est co-construite. L’objectif principal est de faire en sorte que la stratégie soit portée par l’équipe de direction.
Il va de soi que les diagnostics de culture sécurité sont réalisés à tous les stades de la maturité d’une entreprise. Le plan d’actions sera adapté à chaque cas.
Un diagnostic ce n’est pas/c’est
> Un diagnostic de culture sécurité n’est pas : un diagnostic règlementaire ; mettre le nez dans les affaires des préventeurs ; juger du niveau de l’entreprise ; pointer ce qui ne va pas et là ou il faut travailler.
> Un diagnostic de culture sécurité, c’est : de l’écoute et des échanges ; un croisement de nombreuses données factuelles, terrain et également exprimées ; une compilation fidèle d’une situation et de l’état d’esprit ; aider les managers à prendre du recul ; savoir ce qui a été réussi et comment le conserver ; proposer une restitution permettant de co-construire, avec les managers et les préventeurs, la stratégie prévention adaptée des années à venir.
Témoignage d’une société du monde aéronautique et défense
« Dans le cadre d’un projet d’amélioration de la performance sécurité au sein de la direction industrielle d’une entreprise du monde aéronautique/défense, nous souhaitions dans un premier temps évaluer notre maturité sur le thème de la prévention afin de pouvoir dans un second temps élaborer et mettre en place un plan d’action adapté. Nous avons pris le parti de faire appel à une société extérieure donc le cœur de métier est la prévention pour nous accompagner dans ce projet.
Le diagnostic comprenait 3 phases : dans un premier temps, une phase d’observation dans les ateliers, une immersion au sein de nos équipes afin de voir comment elles travaillent. Un questionnaire d’auto-évaluation a été remis à nos équipes dans un second temps. Ce questionnaire a permis aux collaborateurs de se questionner sur la sécurité mise en place actuellement dans la société et a également servi d’indicateur sur leur perception des services liés de la sécurité.
Enfin, une phase d’entretiens individuels a été réalisée avec des salariés mêlant des opérationnels, mais également des fonctions supports et du top management. Après le diagnostic, une restitution est a été réalisé. Cette restitution, bien que nous nous reconnaissions dans les éléments présentés, nous a permis de prendre conscience de notre niveau réel de maturité en prévention et mettre en avant nos axes d’amélioration. Le projet a été très bien accueilli par nos collaborateurs, notamment les opérationnels qui est notre personnel le plus exposé aux risques. Ils ont vraiment été moteurs dans ce projet. Nous avons pu également constater l’avantage de faire appel à une société extérieure. La réalisation du diagnostic par une société consultante permet la libération de la parole des collaborateurs, notamment lors des entretiens individuels et permet d’identifier réellement les axes d’amélioration pour la société. L’accompagnement proposé par Worksafe et Graphito s’inscrit dans une prise en compte des actions déjà en place, une adaptation de ses actions et non dans un esprit de rupture avec les processus déjà mis en place. Aujourd’hui, nous construisons un plan d’action en adéquation avec les objectifs transmis par notre direction industrielle suite au diagnostic. »