Dans le contexte actuel, de nombreux salariés ont découvert le télétravail. Cela a aussi généré une forte augmentation des demandes de formations à distance. La formation en présentiel peut-elle être remplacée par l’e-learning ou une visio ? Voici quelques éléments issus de notre expérience pour vous aider à faire les bons choix.

Tout d’abord, vous devez déterminer le but à atteindre car les différentes formations ne s’adaptent pas aux mêmes situations. Vous devez composer avec vos objectifs, vos ambitions, les contraintes d’organisation, les contraintes de budget et de déplacement, la volonté du dirigeant et celle du DRH… Depuis de nombreuses années, je suis surpris d’entendre que dans 98 % des cas, le but des formations aux yeux des managers, préventeurs et membres de CODIR, est de transmettre des informations et de faciliter la compréhension des règles de sécurité par les salariés. Cela provient des souvenirs que nous a laissés notre système scolaire, basé sur des méthodes de transmission de connaissances et d’évaluation de ces connaissances. Force est de constater que si la formation se limitait à ces seuls deux objectifs, l’utilisation des formations à distance poserait peu d’inconvénients.

Cependant, en prévention, on constate que c’est rarement le défaut de connaissances qui génère les accidents. Un salarié qui ne porte pas ses bouchons d’oreilles sait pertinemment qu’il doit les porter. L’apport d’information est certes indispensable mais loin d’être suffisant. Notre ambition est de vous proposer la méthode grâce à laquelle vos salariés acquerront non seulement des connaissances mais également des compétences pour agir en toute sécurité.

L’E-LEARNING

Les atouts du e-learning

  • il permet d’apporter rapidement et facilement du contenu à une population nombreuse, dispersée et peu disponible.

  • Pour le rendre plus dynamique et ludique, il peut comporter des apports graphiques, des illustrations, des photos, de la voix off, du bruitage, des vidéos, des animations… Cela renforce la mémorisation.

  • Au lieu d’un quiz classique, il convient de positionner des interactions régulières pour développer l’attention, comme des clics à divers endroits, des réponses à apporter, des tirer-glisser, des principes de correspondances.

Les limites du e-learning

  • il repose essentiellement sur un apport ou un rappel de connaissances, ce qui génère moins d’impact. De plus, comme il n’a généralement pas d’intelligence artificielle, il ne permet pas d’interaction ouverte avec les stagiaires.

  • De plus, comme il n’a généralement pas d’intelligence artificielle, il ne permet pas d’interaction ouverte avec les stagiaires.

LA FORMATION EN VISIO

Les atouts de la formation en visio

  • il y a bien un formateur face à des participants. Le formateur peut développer une véritable pédagogie active avec des interactions, des exercices de réflexion et d’entraînement.

  • cela présente aussi l’avantage de faire économiser du temps de déplacement à chacun des intervenants. S’il y a plusieurs sessions, le manager peut même mettre en pratique un exercice prévention entre deux sessions.

Les limites de la formation en visio

  • vous l’avez probablement constaté, cela peut vite devenir fatigant et usant. Pour contourner ce travers, nous conseillons de limiter les groupes à cinq personnes maximum et / ou durant des sessions de deux heures maximum.

LA FORMATION PRÉSENTIELLE

Les atouts de la formation en visio

  • son avantage tient à la compétence, au charisme et aux méthodes utilisées par le formateur ; sinon, elle n’apporterait pas de réelle plus-value par rapport à l’e-learning

  • pour qu’elle soit plus dynamique et efficace, la formation ne doit pas se contenter d’être descendante mais participative et active. La formation participative et active se base sur les expériences et les compétences des participants. Les formations managériales comme, par exemple, les formations au « ¼ heure sécurité », à la « visite sécurité », à « savoir réagir face à un écart », à « réaliser un entretien de ré-accueil suite à un accident », ne sont vraiment pertinentes que si l’on met les stagiaires en exercice.

  • grâce aux exercices qui leur sont proposés, les participants expérimentent de nouveaux fonctionnements. Ce sont des moments particuliers et marquants pour eux. Nous avons constaté que la co-construction d’une action de prévention par les membres du CODIR eux-mêmes porte incontestablement des fruits.

Les limites de la formation en visio

  • devoir rassembler les managers au même endroit, au même moment et souvent durant toute une journée.

  • elle ne s’inscrit généralement pas dans la durée et ne propose malheureusement que rarement un véritable suivi avec des rendez-vous réguliers.

LES AUTRES POSSIBILITÉS DE FORMATION

Parmi toutes les possibilités de formation, n’oubliez pas les grandes rencontres telles que les « tops 100 managers », les « journées sécurité » ou les « conférences interactives » au cours desquelles nous parvenons à mettre action des centaines de participants en même temps. Ils développent ainsi une énergie commune et un élan d’envie pour trouver ensemble une solution en prévention.

 

Pour conclure, votre mission est de bien définir votre projet, ses ambitions, ses objectifs. Ensuite, analysez vos contraintes : cible, volume, niveau, disponibilité, regroupement possible, etc. Que peut-on factuellement organiser ? Il serait dommage de se priver d’une formation présentielle si elle est possible à mettre en œuvre. Chaque formation présente ses avantages et ses inconvénients propres. L’idée est de choisir la bonne combinaison pour proposer à vos participants un parcours de formation grâce auquel ils pourront progresser en prévention tout en prenant du plaisir.

 

PAROLE D’EXPERT

« ON CONFOND SOUVENT PÉDAGOGIE PARTICIPATIVE ET ACTIVE… »

Nous confondons souvent pédagogie participative et active car dans les deux cas, les participants interviennent et s’expriment. Ces pédagogies sont, en moyenne, dix fois supérieures en termes d’impact que les pédagogies dites « expositives » centrées sur le formateur (exposé, présentation, transmission d’information…).

L’évaluation de la participation se fait en mesurant le temps de parole du formateur et le temps de parole des participants.

Toutefois, les pédagogies actives sont bien plus efficaces que les pédagogies participatives.

Participer, c’est bien ; agir, c’est mieux. La pédagogie active a pour objectif permanent de faire agir différemment suite à la formation. Elle intègre des mises en situation les plus proches possibles du terrain, voire sur le terrain directement lorsque cela peut être mis en œuvre.

Pour le formateur, le plus gros changement réside dans le fait de ne pas toujours connaître les problématiques réelles et profondes des participants avant la formation. Donc qui dit pédagogie active dit écoute active du formateur.

Pour appréhender la différence entre la pédagogie participative et la pédagogie active, je vous propose de prendre quelques exemples concrets.

Pédagogie participative :

– retours d’expérience racontés par le formateur suivis d’une réaction des participants ;

– jeux de rôle à partir de cas apportés par le formateur ;

– quiz d’évaluation donné par le formateur.

Pédagogie active :

– retours d’expérience apportés par les participants ;

– jeux de rôle à partir de cas apportés par les participants sur des situations vécues ;

– auto-évaluation de sa propre pratique en tant que participant.

Ainsi, vous comprenez qu’en pédagogie active, l’apprenant est focalisé sur les connaissances et les compétences directement utilisables concrètement. Elle produit donc de meilleurs résultats en termes de sécurité.

 

Grégory CROCILLA
Responsable pédagogique chez Graphito Prévention

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