Le théâtre est un outil original et particulièrement efficace pour travailler en prévention.  Il est utilisé lors de « safetydays »  pour cibler l’ensemble des collaborateurs ou lors de conventions ou séminaires pour toucher une partie des effectifs : le management, la filière prévention, les entreprises extérieures par exemple.

Les grands atouts du théâtre en prévention

Surprendre et valoriser

Quand une entreprise fait le choix du théâtre pour aborder les sujets QHSE, elle va tout d’abord surprendre les collaborateurs, peu habitués à cette forme de communication dans un contexte professionnel. La surprise va alors créer un intérêt puissant du participant ; ce dernier va être à l’écoute, avec un esprit positif et ouvert.

De plus, le théâtre est souvent reçu comme un « cadeau » par les salariés. Ils sortent de leur univers et de leur quotidien pour vivre un moment agréable, parfois drôle, parfois touchant. Ils entrent dans une bulle de ressentis, d’émotion et de partage.

Faire briller la prévention

La communication quotidienne en prévention est souvent constituée de règles, de consignes, d’informations sur des accidents ou des presqu’accidents. Il s’agit souvent d’une communication « négative ».  Quand on invite le théâtre pour parler de prévention, on va alors faire briller la valeur prévention, on lui associe une forme d’expression « festive » et marquante.

Parler de sujets sensibles

Le théâtre est un levier de communication très pertinent pour aborder des sujets dits « sensibles » ou « difficiles ». Il y a des sujets en prévention que les entreprises ont du mal à aborder comme les addictions, les risques psychosociaux, le handicap, les accidents graves voire mortels…

Avec le théâtre, on peut les traiter avec bienveillance sans stigmatiser des collaborateurs ni des pratiques. On prend du recul sur une situation, un fait en voyant les comédiens sur scène. L’expression théâtrale permet de traiter un sujet avec une tonalité qui va permettre de ne pas créer une charge émotionnelle trop importante ni une agression pour les salariés.

Cette année, Graphito a, par exemple, accompagné une entreprise suite à un accident mortel en s’adressant directement à l’agence concernée par celui-ci. Le sujet était dramatique, tragique et très délicat à aborder. Grâce au théâtre, les salariés ont pu prendre du recul, échanger et s’exprimer. Cette représentation théâtrale était chargée en émotion et riche en partage. L’objectif était que tous agissent pour qu’une telle situation ne se reproduise plus.

le théatre

Faire réfléchir

Quelle que soit la forme de théâtre choisi, le théâtre a toujours vocation à faire réfléchir les participants, soit par un effet miroir d’une situation connue, soit grâce à une tonalité humoristique, soit par les messages transmis. Il va inviter le salarié, naturellement, à se positionner sur une scène par rapport à son expérience, son vécu, son ressenti. Il va ainsi prendre du recul par rapport à ses pratiques et ses habitudes.

Les grandes formes de théâtre

Le théâtre thématique

Cette forme de théâtre a pour objectif de faire passer des messages de façon originale et ludique. Les salariés assistent à une représentation comme au théâtre. Les sujets abordés sont sélectionnés en fonction des besoins et de l’actualité de l’entreprise.

Le théâtre thématique est beaucoup utilisé en plénière. Il a pour intérêt de dynamiser un temps de rassemblement en entrecoupant les interventions de la direction et de la cellule HSE. Il peut également être utilisé sous forme d’ateliers en additionnant plusieurs sketches.

L’objectif est de transmettre des messages de prévention tout en partageant un moment de convivialité.

Le théâtre participatif ou le théâtre forum

Le théâtre forum a pour objectif de travailler sur des problématiques en prévention. Le salarié va devenir « spect’acteur » et va participer au théâtre.

Pour cette forme de théâtre, le scénario est toujours écrit sur mesure. L’objectif est que le salarié puisse s’identifier à la scène sans se sentir stigmatisé. La scène, jouée une première fois, a la particularité de se terminer « mal » : il peut arriver un accident, un presqu’accident ou un conflit entre comédiens. À ce stade de la scène, un joker va intervenir. Il a pour rôle de réaliser la médiation entre la scène et le public. Il va faire réfléchir et échanger les désormais « spect’acteurs ». Ils vont faire part de leurs interprétations, ressentis et des solutions à mettre en œuvre pour que  cette fin ne soit pas  « négative ». Quand un participant propose une solution, il est invité à venir directement la « jouer » avec les comédiens. On va ainsi jusqu’à la concrétisation des mesures imaginées par le groupe.

Le théâtre comme outil de formation

Le théâtre est de plus en plus utilisé dans les formations prévention dédiées au management. Il a l’avantage de permettre de vivre et de se projeter dans des situations concrètes : une causerie, une réaction face à un écart, une personne insensible à la prévention…. Les stagiaires expérimentent les actions et la communication associée. Ils retiennent beaucoup plus facilement les méthodes et les techniques qui fonctionnent.

Au cours des neuf premiers mois de 2019, Graphito a réalisé 170 prestations de théâtre prévention sur plus de 50 thèmes différents. Cet outil est un levier puissant dans une stratégie prévention.

SUR LE TERRAIN

«LES PARTICIPANTS S'IDENTIFIENT AUX SITUATIONS OBSERVÉES.»

Mikale Mangematin, coordinateur sécurité
et Antoine Cardon, responsable communication
Framatome

« Nous avons réalisé 15 représentations de théâtre forum pour 1 150 collaborateurs. Mettre en scène une société factice mais ayant de grandes similitudes avec Framatome a permis aux salariés de s’identifier aux saynètes. Ils ont été amenés, petit à petit, à se rendre compte que les problématiques sont génériques et concernent toutes les entreprises en France. Ils se sont identifiés aux situations observées, se sont pris au jeu.

C’était vraiment l’objectif : leur montrer que les clés, ils les ont en main, qu’aujourd’hui c’est mis en scène via le théâtre mais que demain, ils se trouveront dans la même situation qu’ils analysent lors des saynètes. Les retours ont été très positifs sur l’ensemble des services, que ce soit dans les bureaux ou les ateliers. Au cours des 15 jours suivants ces journées, nous avons constaté une forte remontée de questions sur la vigilance partagée, les salariés se posaient beaucoup de questions. Cela a vraiment libéré les échanges entre eux ».

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