« Il faut faire évoluer les comportements ».
« Nous avons un problème de comportement ».
« C’est un accident de comportement ».
« Nous souhaitons travailler sur le comportement ».
Nous entendons le mot « comportement » tous les jours dans nos échanges, rendez-vous et séminaire avec les préventeurs et les CODIR. Il est aussi très présent dans les communications prévention aux salariés (politiques, discours, analyse d’accidents…).
Pourquoi devrions-nous arrêter de l’utiliser auprès des salariés ?
Dans la mémoire individuelle de chaque collaborateur, le mot « comportement » a une résonance toute particulière. Il lui vient en général des souvenirs:
– soit de l’école ;
– soit de l’environnement familial.
Et dans ces deux contextes, le mot « comportement » n’avait, en général, pas une connotation positive. On se rappelle souvent du « problème de comportement » ou du « mauvais comportement » ou du « attention à ton comportement ! ». Ce mot est donc associé à des reproches et à des problèmes.
Alors, quand, des années plus tard, dans le monde professionnel, le collaborateur entend à nouveau le mot « comportement » associé à la sécurité, il l’entend avec ce bagage de souvenirs négatifs. Il le vit comme une nouvelle « agression ». Et une agression ne peut provoquer que du désintéressement ou du rejet.
Ces deux références (famille et école) font, en plus, appel à des souvenirs de l’enfance où l’émetteur de l’information était l’adulte et le récepteur était l’enfant.
Quand le collaborateur se retrouve dans le monde professionnel à entendre à nouveau ce terme de « comportement », cela le replace donc dans une posture d’infériorité.
Ce mot n’est pour autant pas forcément facile à remplacer mais nous vous proposons d’utiliser plutôt la notion de « facteur humain », de parler des « pratiques » ou des « façons de faire », ce qui sera toujours plus factuel.